H.R.P. Etape n° 5 - Randonnée - Du refuge de Bayssellance (65) à Gavarnie (65) - Le 10 septembre 2015

Hier soir en se couchant, j’ai remarqué que la semelle d’une de mes chaussures a rendu l’âme. La structure ainsi que l’amortisseur sont morts et l’étanchéité n’est plus qu’un lointain souvenir. Après discussion, nous décidons de continuer. Le profil de la prochain étape menant à Gavarnie est tout en descente, on s’adaptera au fur et à mesure de notre progression et de l’état du matériel. Durant la nuit nous sommes réveillés, sous les coups des 02:30 du mat’, par de fortes rafales de vent, suivies de quelques gouttes de pluie.


Notre 5ème étape sur la H.R.P. du refuge de Bayssellance à Gavarnie village (65).

RENSEIGNEMENTS SUR CETTE RANDONNEE :
Cartes : Vignemale Ossau Arrens Cauterets PN des Pyrénées (1647OT) Gavarnie Luz-St-Sauveur PN des Pyrénées (1748OT)
Date : 10.09.2015
Dénivelés : Positifs 180m - Négatifs 1421m.
Distance : 18,09 km
Durée totale : 05 heures 45 dont 31 minutes de pause
Météo : Pluie.
Niveau : randonneur
Balisage : Le GR® 10.
Difficultés : Aucune par temps clair, terrain sec et en l'absence de neige.


                                                                             

 Puis c’est un déluge, il pleut des cordes sans discontinuer durant toute la nuit. Je remonte mon duvet, le froid est amplifié par l’altitude où nous sommes et l'humidité de l'air et du sol. Nous avons une pensée reconnaissante au randonneur de la veille qui nous conseillait de faire le petit Vignemale, aujourd’hui la chose est impossible. Au réveil, vers les 07:00, il fait encore nuit, l’intérieur de la tente est toujours sec et étanche, nous en profitons pour enfiler laine polaire, veste étanche, sur-pantalon, gants, bonnet et plions le reste de notre matériel à l’abri sous la toile. Nous zappons le petit-déjeuner et démontons la tente trempée que nous plions ainsi que la bâche de sol pleine de boue. Nous quittons de Bayssellance à 07:45. C’est par le GR® 10 que nous entamons la descente en direction de Gavarnie (Sud-Est). Nous croisons quelques ombres, d’autres randonneurs protégés dans leur poncho et penchés en avant sous les rafales de pluie, nous devons leurs ressembler, personne ne se parle tout le monde est concentré sur son chemin. L'appareil photo est rangé au fond du sac afin de le protéger et ne pas perdre les photos faites depuis notre départ. Cela explique le manque de photos pour ce récit.

Nous descendons le vallon en passant sous le glacier du Vignemal qui n'en finit plus de se réduire. Dix minutes après le départ, nous laissons sur notre droite l’itinéraire montant au Vignemale par le glacier d’Ossoue et atteignons les grottes Bellevue (2420m) où nous faisons une halte pour les visiter. Ces grottes auraient été un bel abri bien au sec durant la nuit que nous venons de passer. Russel était un visionnaire en les creusant là il y a un siècle. La pluie ne cesse pas, il ne fait pas froid car nous sommes en mouvement, nous avons du monde devant qui nous serve de lièvre pendant la descente quand la visibilité le permet (direction plein Sud). Le sentier est balisé même si nous ne voyons pas toutes les balises avec cette météo. Nous progressons rapidement en essayant de rester sur le sentier classique sans couper pour éviter de glisser, nous rattrapons nos "lièvres" que nous doublons. 

Nous restons vigilants, au dessus du Barranco d'Ossoue (en contre-bas sur notre gauche), pour ne pas glisser dans les zones d’éboulis, les traversées de ruisseaux, dans les passages où nous devons mettre les mains et dans les lacets où la rocaille est instable et glissante. Le sentier à flanc s’oriente au Sud-Est, nous cheminons en amont de névés et ponts de neige sur le torrent des Oulettes d'Ossoue. Le chemin se redresse un moment pour continuer sa route en descendant sur le bas du Barranco d'Ossoue, où la pente se termine en même temps que la pluie cesse. Nous franchissons le torrent sur une passerelle (1866m) et sur la rive gauche nous traversons le replat d’Oulettes d’Ossoue pour atteindre le barrage d'Ossoue (1834m). 

Au barrage deux possibilités s’offrent à nous pour descendre sur Gavarnie, soit prendre la route goudronnée D 128 soit continuer par le GR® 10 plus agréable que la route directe, nous choisissons le GR®. Nous empruntons la passerelle métallique située en contrebas du barrage puis continuons le sentier qui s’élève à flanc vers le sud sur des pentes herbeuses vers la cabane de Lourdes (1947m). Après avoir franchi une nouvelle passerelle, nous continuons le sentier en balcon. Un hélicoptère ne cesse de faire des allers et retours dans le talweg suivant.

Le sentier boueux, par les pluies de la nuit et de la matinée, reste pratiquement sur la même courbe de niveau, nous atteignons la toute petite cabane de Sausse-Dessus (1900m).

Nous constations que des travaux importants sont en cours pour agrandir la retenue d’eau sur le ruisseau de Sausse, d’où les survols de l’hélico. Notre chemin s’oriente à l’Est, en nous retournons nous apercevons le refuge de Bayssellance sous le soleil.

Un petit zoom sur le refuge de Bayssellance.

Nous continuons notre chemin et nous apercevons mieux le vallon où nous sommes passés avec la cascade du gave d'Ossoue.

La visibilité devant nous s'améliore en direction de l'Est et de Gavarnie.

C’est peu après que nous constatons que nos téléphones captent enfin. Nous avons de nombreux messages qui se bousculent dans nos boîtes de réception. Après une concertation rapide, nous décidons de modifier le programme et de donner rendez-vous aujourd’hui à Gavarnie pour notre récupération et mettre fin de notre périple. Le matériel a souffert et la tente ne pourra pas sécher pour reprendre notre itinéraire dans de bonnes conditions. Au Pouey Arraby, juste au dessus et au début du bois de St Savin, nous atteignons un faux col au point côté 1904.

Nous arrivons à la cabane des Tousaus (1827m).

Nous essayons de rester sur le sentier du GR® 10 avare en balises blanche et rouge mais présentant des cairns originaux comme ici avec des os d’animaux.

La piste toujours orientée plein Est, nous fait surplomber Gavarnie et la route D 923 qui monte au col des Tentes.

Ah ! Un totem directionnel, dommage mais là il est un peu inutile, le sentier est évident c'est avant que le balisage manquait.

La descente s’accentue et le sentier se fait en lacets au milieu de nombreuses marmottes peu farouches.

Nous apercevons le refuge de la Grange de Holle.

Nous y faisons une dernière halte pour faire un complément en eau.

Nous reprenons notre route en direction du village (1375m).

Après 5 jours de solitude montagnarde, nous retrouvons la foule, les voitures, motos, les commerces… Nous cherchons un restaurant et faisons notre bonheur, idéalement positionné au bord de la route avec parking pour notre récupération. Aujourd’hui c’est steak frites avec une bonne bière. La pluie fait son retour, nous sommes contents d’être à l’abri, un dernier contact téléphonique pour peaufiner notre rendez-vous avec Sylvie, fin de notre dernière étape et de notre trek.




Deuxième et dernier coup de gueule, cette fois pour la municipalité de Gavarnie. Bloquer les véhicules pour l’accès au village, aux commerces, aux restaurants et aux hôtels en semaine, au mois de septembre, sous la pluie et sans touriste est incompréhensible, inadapté et stupide.




Pour suivre la préparation, le récit et les bilans de notre trek sur la Haute Randonnée Pyrénéenne faire un clic sur la vignette ci-dessous.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire